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Carretera Austral - Partie 3

Alors que nous écrivons sur un carton les lettres capitales « C.O.Y.H.A.I.Q.U.E Â», la proprio de l’estancia/camping chez qui nous logeons, nous annonce qu’elle démarre pour cette destination dans quelques instants : que suerte! Grâce à elle, nous arrivons à Coyhaique trois heures plus tard et sous un grand soleil :)

 

Coyhaique est la capitale de la province rurale de Aisén : surprenant d’arriver dans une ville d’une telle taille après avoir traversé des villages si reculés ! Nous y passons deux nuits principalement pour nous reposer du trek dans une petite maison d’hôtes qui nous avait été renseignée et en profitons pour faire des courses à prix cassé dans un vrai grand supermarché. Les courses demandent d’ailleurs de grandes réflexions. Devant toujours porter notre nourriture, les critères volume et poids sont très importants, mais puisque nous aimons particulièrement bien manger, on ne se prive pas trop ;). Pour le petit déjeuner, munissez-vous de votre bec à gaz, d’une boite d’Avoine Quaker, que vous cuirez dans du lait à base de lait en poudre, et de deux bananes, cuites au sucre (astuce de gourmet, c’est vraiment dingos !). Pour le repas du soir : oignons et carottes seront vos plus fidèles amis dû à leur excellente capacité de conservation (ajoutez un poivron en extra lorsqu’un minimercado est à proximité). Avec cela, variez riz, pâtes ou polenta, agrémentés d’une sauce tomate ou d’une sauce blanche : Nico est devenu un expert ;). Et pour rendre ces plats, relativement banals, délicieux, toujours avoir avec soi son sachet d’épices !

 

Revenons à nos moutons :) Après ces deux jours de repos, nous reprenons la route vers la nord, direction Puyuhuapi à 225km. Nous bouclons cette distance en deux étapes de stop avec un arrêt à Villa Mañihuales (où 3h d’attente sont nécessaires avant de se faire prendre par un jeune chilien et sa musique folle :) )

 

Puyuhuapi est un village situé au bord d’un fjord, le fjord Seno Ventisquero. Le village, fondé par des immigrants allemands en 1935, est surtout connu pour sa proximité au Parc National Queulat et pour son établissement thermal, le plus réputé du Chili (et le plus cher aussi) ! Le beau temps n’étant pas au rendez-vous et les points d’entrée du parc à plus de 20km, nous décidons de ne passer qu’une journée ici et de continuer la route vers le nord (le temps passe vite et il faut quand même avancer un peu, on ne peut pas tout faire! :)).

 

Pour la prochaine étape, nous nous écartons un peu de la carretera austral pour nous diriger vers le village côtier de Puerto Raúl Marín Balmaceda, situé sur une île et niché dans une jungle de fougères et de Nalcas (les grandes rhubarbes). Malgré que ce village soit le plus ancien de la région, cela ne fait que quelques années qu’il est relié par une route au reste du Chili. Les larges rues sablonneuses du village mènent à une magnifique plage. Un sentier permet de faire le tour de l’île à travers une surprenante forêt pluviale tempérée, dite forêt Valdivienne. Nico se croirait presque de retour au Congo, la chaleur en moins, il s’arrête tout le temps pour faire de photo :)

 

N’ayant pu nous permettre les luxueux thermes de Puyuhuapi, nous préférons les "Termas del Sauce", sur le route du retour pour la Carretera. Ces thermes sont très peu fréquentés car éloignés de l’axe traditionnellement emprunté par les touristes, ils sont pourtant très agréables et situés dans un cadre magnifique. Puisque nous campons là, nous pouvons avoir accès aux thermes toute la soirée et le lendemain matin, parfait !

 

Pour le trajet entre les thermes del sauce et Chaitén, la ville que nous essayons de rejoindre aujourd’hui, nous nous faisons prendre en stop par Max, un chilien de Santiago venu vivre du tourisme généré par la pêche. Il travaille dans un Lodge situé le long du grand lac Yelcho et nous conseille de passer la nuit dans un camping situé le long du lac. Le cadre est magnifique, l’eau est translucide, Louise s’y baigne même pour quelques brasses malgré l’eau provenant des glaciers des alentours. De plus, chose incroyable dans cette région, le camping met gratuitement à disposition des kayaks ! Le rêve.

 

La dernière étape sur la Carretera Austral sera le village de Chaitén, cette bourgade est entourée par la mer et les montagnes. Si on s’y promène un peu, on remarque que certaines parties sont recouvertes de cendres et des maisons en sont ensevelies. En effet, le 2 mai 2008, le volcan Chaitén, entre en éruption et éjecte des colonnes de cendres jusqu’à 20km de haut. La catastrophe s’accompagna d’inondations qui dévastèrent la ville et obligea les 4000 habitants de la quitter du jour au lendemain. Ce qui semble incroyable, c’est que personne, avant ce triste jour, n’était au courant que cette montagne, à seulement 10km de Chaitén, était en réalité un volcan. Étant impressionnés par cette histoire, nous décidons d’emprunter, avec Léonie, une française rencontrée au camping, les forêts calcifiées par les coulées pyroclastiques pour atteindre l’ancien cratère du volcan et apercevoir le nouveau cratère fumant au sommet d’une montagne formée. Celle-ci a été formée lors de l’éruption et est composée de roche rose appelée rhyolite (remember TP caillou !! petit clin d’œil à nos amis agronomes :) ). On a, en effet, tenté d'expliquer nos quelques notions de roches et minéraux à Léonie, une amie rencontrée au camping, sur le chemin menant au volcan. On y a rencontré un nombre inimaginable d’obsidiennes et de pierres ponces, résultats de l’éruption. On a même fait une petite collection de ses magnifiques obsidiennes noires :)

 

Nous passerons 3 jours Ã  Chaitén en attendant le bateau permettant d’accéder à l’île de Chiloé, à l’ouest du Chili, ce mardi 3 février. Nous vous écrirons donc, la prochaine fois, depuis la 2ème plus  grande île d’Amérique du Sud, après un dernier restaurant offrant des spécialités de la région, avec nos amis du camping "Las Nalcas", Léonie et Yanco.

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