Après une belle traversée de 4 heures, nous apercevons l’île de Chiloé, où nous allons passer une semaine et continuer notre remontée vers le nord du Chili ! Chiloé est la 2ème plus grande île d’Amérique du Sud. Les collines verdoyantes et les prairies avec vaches et moutons, ainsi que les petits ports de pêcheurs ont remplacés montagnes et glaciers. Ici, on peut découvrir la culture de l’île grâce à son architecture : Palafitos, maisons en bois perchées sur pilotis en bord de mer et églises en bois (150 dont 14 classées au patrimoine mondial de l’Unesco) composent le paysage unique de cette île.

 

Nous arrivons donc en bateau à Quellón, le temps de goûter au burger chilien (oubliez la sauce Brasil et ajoutez plutôt une purée d’avocat ! Un délice !) dans une ambiance typique en observant un magnifique coucher du soleil sur la mer. La ville étant fort industrialisée (grand centre d’élevage du saumon), nous préférons nous diriger dès le lendemain matin vers les villages plus typiques du centre de l’île : direction Castro, mais en bus cette fois.

 

On y trouve la plus grande église en bois, la cathédrale San Francisco, et des quartiers de palafitos. Leur architecture singulière font partie intégrante de la ville et y donne une atmosphère spéciale donnant simplement envie d’y déambuler sous le soleil.

 

La cathédrale San Francisco comme nous la trouvons aujourd’hui date de 1912 (même si elle a été repeinte plusieurs fois en différentes couleurs), mais a en fait été détruite à 5 reprises par des incendies depuis la première église construite en 1567. En effet, les églises de Chiloé ont une structure boisée formée principalement d’Alerces et de cyprès : principaux arbres dans cette partie du chili et principale ressource pour les constructions de l’époque également. L’Alerce, outre le fait qu’il fasse partie des arbres les plus anciens du monde (jusque 4000 ans), constitue le revêtement des toitures des églises chilotes car il confère une imperméabilité incomparable. Aujourd’hui en voie de disparition, son exploitation est devenue illégale excepté pour la restauration de monuments historiques.

 

Après deux nuits passées à Castro, nous partons pour Cucao et le Parque Nacional Chiloé. Nous parcourons ce parc et découvrons l’océan Pacifique et ses immenses vagues depuis une grande plage et sous un soleil de plomb. On se rend alors dans un camping pour y passer la nuit, en apparence bien situé et calme. C’était sans compter que les chiliens sont en fait en vacances ici pour 2 semaines et n’ont pas dans l’idée de rester calmes. C’est pourquoi, il allument le soir le moteur de leur pick up pour s’éclairer de leurs phares et mettre de la musique (pakito à fond la caisse) en ouvrant leurs portières de voiture, sachant que nous étions à environ 2 mètres d’eux avec notre petite tente. Nous espérions qu’ils stopperaient leur moteur à 22h30, bien sûr. Nous avons ensuite repoussé la limite à 00h. Finalement, ça sera à 4h30 du matin quand les derniers iront dormir.. (nos voisins…) On aura connu mieux comme nuit ! :)

 

Le lendemain, nous rejoignons en stop la petite île de Quinchao et la bourgade de Achao, qui semble être la destination de tous les habitants de la région aujourd’hui : ce weekend a lieu une grande fête locale, marché d’artisanats, spécialités culinaires, et danses typiques au programme. On se régale d’empanadas de viande et de fromage, de milcao, de curanto et terminons par un terremoto (vin blanc, grenadine et boules de glace goût ananas) !

 

Point noir du programme, cette fête c’est un peu l’équivalent du Grand Feu de Braibant (bien connu de la région cinacienne)  : rassemblement de tous les jeunes chiliens, des vacanciers de Santiago aux pêcheurs du village voisin. Les campings sont bondés et on imagine bien la bonne nuit qu’on va passer ici :D les derniers iront en effet dormir à… 10h du matin …

 

Dernière étape sur l’ïle de Chiloé : la ville d’Ancud avec son magnifique panorama sur la mer. Nous allons améliorer notre culture générale dans un musée sur l’histoire de Chiloé et de l’annexion des territoires du sud de la Patagonie. Le musée reprend notamment une réplique grandeur nature de l’Ancud, bateau qui prit la mer pour explorer les fjords du détroit de Magellan et revendiquer la pointe sud du continent, près de l’actuelle ville de Puntas Arenas (souvenez-vous, nous y étions il y a deux mois). Plus loin, un ancien couvent reprend également toutes les maquettes en bois des églises de l’île.

 

Nous restons pour deux nuits à Ancud dans un hostel super confort. On y rencontre notamment des français avec qui nous passons une chouette soirée et jouons au kicker. Ça faisait longtemps, mais les belges restent les plus forts !

Ciao la isla, nous reprenons la direction du continent le lendemain matin ! Direction le lac llanquihue bordés de volcans.